Julien Cabana
C’est en fin de semaine que des milliers de chasseurs de chevreuil vont envahir les forêts québécoises à la recherche de leurs « trophées », alors que la saison de chasse à l’arme à feu débute.
Depuis quelques années, les hivers plus doux dans plusieurs régions du Québec ont fait en sorte que la population de chevreuils a littéralement explosé à bien des endroits. Et, contrairement à ce que bien des gens croient, ce n’est pas la chasse qui est le pire ennemi du chevreuil, mais bien l’hiver. Plus il est rigoureux, plus il fera de dommages dans la population.
Le chevreuil est dans la partie la plus nordique de son habitat au Québec. Il est vraiment sur la ligne limite de ses capacités, surtout lorsque vient le printemps et qu’il doit vivre sur ses réserves accumulées avant l’hiver. Avec ces réserves, il peut vivre un certain temps, mais pas durant de fortes tempêtes hivernales et encore moins lorsque ces dernières s’étirent jusqu’au printemps.
Capacité d’adaptation
Heureusement pour cette espèce, sa capacité d’adaptation et surtout de reproduction est assez incroyable. Si une population descend subitement en raison des mauvaises conditions, elle peut se rétablir aussi rapidement lorsque la nature lui en donnera la chance.
Un bel exemple du genre de situation que peut vivre le chevreuil, tout dépendant de l’hiver qu’il doit supporter, c’est le cas de la zec Jaro dans la Beauce.
« Il est certain qu’on ne peut prétendre revenir aux résultats moyens de récolte de 115 chevreuils par année avant 2007, sauf que, pour la saison 2011, on peut espérer une récolte de 70 bêtes, ce qui représenterait une augmentation très intéressante, d’expliquer le gérant de la zec depuis 28 saisons, Gilles Paquet.
« Après l’hiver rigoureux de 2007, la récolte est passée de 127 bêtes à 71 à l’automne 2008, 36 pour la saison 2009 et 46 pour la saison 2010. L’année dernière, la récolte se composait de mâles adultes à 90 %. Nous avons donc pu constater une stabilisation et une remontée du succès de chasse.
« Il ne faut pas oublier que notre territoire est toujours à proximité du ravage d’Armstrong, qui compte plus de 3 500 bêtes, ce qui augmente les chances de succès. Également, cette saison, le ministère des Ressources naturelles et de la Faune a émis 500 permis de cerfs sans bois pour la zone 03, qui peuvent être utilisés sur une portion du territoire de notre zec. »
Chose certaine, le chevreuil sera au rendez-vous si la température est plus favorable qu’elle ne l’a été pour bien des amateurs de chasse de l’orignal qui ont fait chou blanc cet automne.
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