[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Le pavillon Sainte-Marie d'Anticosti est situé sur le bord de la mer, à 55 kilomètres de Port-Menier.
Collaboration spéciale André-A. BellemareAndré-A. Bellemare
La semaine dernière, alors que je chassais le cerf de l'île d'Anticosti dans le territoire entourant le pavillon Sainte-Marie de la Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ), le temps était trop beau et trop chaud pour chasser le gros gibier. Les cinq membres de notre groupe n'ont récolté que sept chevreuils en quatre jours, alors qu'il nous était permis d'en abattre 10. Pareille situation a aussi prévalu dans d'autres secteurs de l'île.
Lors de notre séjour, la lune a brillé chaque nuit dans un ciel sans nuages, ce qui a permis aux cervidés de circuler de nuit pour se gaver. Le jour, c'est le soleil qui brillait dans un ciel dégagé de nuages, et la température oscillait entre 12° C et 15° C : les chevreuils, maintenant porteurs de leur pelage hivernal, se terraient à l'ombre dans la forêt dense et ne circulaient pratiquement plus en terrain plus dégagé durant le jour. C'était surtout le cas des mâles, qui s'engraissent au maximum pour affronter la période du rut survenant en novembre.
Puisqu'il ne ventait pas le jour, le temps était «mort», et le bruit des pas des chasseurs se répercutait avec intensité bien loin en forêt, ce qui alertait les gibiers. En quatre jours de chasse, j'ai aperçu au total 53 cerfs détalant loin de moi.
Mythe déboulonné
Les chasseurs de gros gibiers qui n'ont pas encore fréquenté Anticosti entendent dire, par des «gérants d'estrade», que c'est aussi facile d'y récolter des cerfs que de tirer sur un «troupeau» lorsqu'on est assis dans une berceuse sur la galerie d'un camp... Or, ceux qui ont réellement vécu l'expérience savent que ce n'est absolument pas comme ça que ça se passe!
Il y a des chevreuils à foison dans l'île d'Anticosti, et un chasseur peut parfois en apercevoir des dizaines chaque jour. Mais, entre la chance de voir des chevreuils et celle de tirer dessus, c'est une autre paire de manches! Les cerfs d'Anticosti sont des animaux sauvages très nerveux, et ils ont comme des ressorts dans les pattes lorsqu'un prédateur approche.
Mais, puisqu'il est possible d'apercevoir plus de chevreuils durant une journée de chasse dans l'île d'Anticosti qu'on peut en observer pendant des années de chasse ailleurs, un chasseur a bien plus d'occasions de réussir son expédition.
Les scientifiques du gouvernement québécois évaluent la population de cerfs de l'île à 166 000 têtes au minimum; certains croient même qu'elle serait d'environ 225 000 dans les 7943 km² de superficie de l'île, dont la SEPAQ gère 4650 km². Le taux de succès moyen des chasseurs fréquentant les territoires gérés par la SEPAQ dépasse chaque année 1,85 cerf par chasseur; un peu plus de la moitié des cerfs récoltés sont des cerfs mâles adultes.
Autour du pavillon Sainte-Marie
Le pavillon Sainte-Marie n'est situé qu'à 55 kilomètres du village de Port-Menier, un voyage de 45 minutes en camionnette. Le territoire dépendant du pavillon a une superficie de 115 km². Le secteur est traversé par des chemins carrossables de 86 km de long, puis par quelque 55 sentiers pédestres d'au moins deux fois cette longueur.
Chacun des huit chasseurs que le pavillon peut héberger jouit de l'exclusivité d'environ 15 km² du territoire chaque jour. Le guide en chef Roch Malouin, de Port-Menier, et son adjoint Patrick Verreault, de La Baie (au Saguenay), s'occupent chacun de quatre chasseurs; guides et chasseurs fréquentent une nouvelle portion du territoire chaque jour, transportés dans les camionnettes à cabine double transportant aussi un quad pour récupérer les cerfs abattus en forêt.
Le séjour dans le pavillon Sainte-Marie est sur le plan américain : les abondants et succulents repas sont préparés par le chef Gilles Rioux, du Bic (près de Rimouski), et servis par l'hôtesse Micheline Léveillée, de Port-Menier, qui fait aussi quotidiennement l'entretien des chambres, des douches et des toilettes. La literie et les serviettes sont fournies. En plus des quatre chambres en occupation double, le pavillon, situé à quelques mètres de la mer, renferme une salle à manger, une salle de séjour remplie de fauteuils, deux salles de bains complètes ainsi qu'un vestiaire avec séchoir. Dans la penderie séparée du pavillon, les guides suspendent les carcasses des cervidés, les mettent en quartiers et les emballent.
C'est la SEPAQ qui organise votre transport aérien vers Port-Menier, à partir de Montréal, de Québec ou de Mont-Joli, à votre choix. Jusqu'au 20 novembre, c'est à bord d'un Boeing 737 que vous serez transporté avec environ 70 passagers. C'est un an à l'avance qu'il vous faut réserver votre place pour le séjour dans les pavillons d'Anticosti offrant des forfaits sur le plan américain. Téléphonez à Gilles Dumaresq, à Port-Menier, pour obtenir plus d'informations: 1 800 463-0863. Consultez auparavant les pages consacrées à Anticosti dans le site Web de la SEPAQ :
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