Pas d'habitat, pas de poissonComme tous les animaux, les poissons doivent disposer d’un habitat où ils peuvent se nourrir, s’abriter et se reproduire. Chaque espèce a des exigences spécifiques en matière d’habitat. Au Québec, les ruisseaux, les rivières, les lacs, les milieux humides, les estuaires, les eaux côtières et le Saint-Laurent offrent aux poissons une grande variété d’habitats. En fait, du point de vue écologique, tous les milieux où l’on trouve de l’eau, que ce soit de façon permanente ou temporaire, sont susceptibles de constituer un habitat pour les poissons... à la condition, évidemment, que cette eau soit de qualité satisfaisante et en quantité suffisante !
De bonnes sources d’alimentation La croissance et la santé des poissons dépendent notamment de la qualité et de la quantité des sources d’alimentation présentes dans leur habitat. Selon l’espèce, les poissons peuvent se nourrir d’algues, d’animaux microscopiques, d’insectes, de vers, de crustacés, de poissons de plus petite taille, d’amphibiens, etc.
Au frais et à l’abri du danger Les abris permettent aux poissons de se reposer, de se protéger des prédateurs et de profiter d’une eau plus fraîche. Les fosses, les plantes riveraines ou aquatiques, les branches tombées dans l’eau ou les roches peuvent leur servir d’abri. Les poissons utilisent aussi les abris où ils sont à l’affût de proies qui s’y cachent.
Des frayères pour perpétuer l’espèce La frayère, c’est-à-dire le site où les poissons déposent leurs oeufs, consiste généralement en un lit de sable ou de gravier ou, encore, en un secteur de végétation. Ces mêmes endroits sont souvent utilisés par les jeunes poissons en début de croissance. Selon l’espèce et le moment de sa reproduction, la frayère peut être utilisée pendant une grande partie de l’année. Par exemple, les oeufs de l’omble de fontaine y sont déposés à l’automne pour éclore au printemps suivant. Tous les travaux réalisés dans un milieu aquatique durant cette période peuvent donc causer des impacts négatifs sur le succès de reproduction.
Une eau de qualité satisfaisante et en quantité suffisante Les diverses espèces de poissons ont aussi des exigences en matière d’habitat, notamment en ce qui a trait à la qualité de l’eau, à sa température et à sa profondeur.
Les pieds au sec dans l’habitat du poisson Au printemps, l’eau inonde temporairement la partie supérieure du littoral du plan d’eau. Cette zone, aussi appelée la plaine d’inondation , est très importante pour de nombreuses espèces de poissons, dont le grand brochet : elle leur est utile notamment pour la reproduction, la croissance et l’alimentation. Les poissons s’en servent aussi comme abri. La rive, moins fréquemment inondée que la plaine d’inondation, peut également être utilisée par les poissons.
Dans un milieu exposé aux marées , la zone située entre les plus hautes et les plus basses marées constitue la zone intertidale. Comme la plaine d’inondation, cette zone fait partie de l’habitat du poisson même si elle se trouve à découvert à marée basse. Elle abrite des moules, des myes (clams), des vers et une multitude d’autres petits organismes qui feront le régal des poissons, une fois que le secteur sera inondé de nouveau.
Les cours d’eau intermittents et les fossés peuvent également constituer un habitat pour les poissons. Par exemple, les ruisseaux asséchés au cours de l’été peuvent contenir suffisamment d’eau au printemps pour accueillir plusieurs espèces de poissons, qui pourront s’y alimenter et s’y reproduire.