Julien Cabana
PORT-MENIER | La chasse sur le territoire de Sépaq-Anticosti a débuté en lion la semaine dernière. Les chasseurs que nous avons accompagnés ont connu du succès plus qu’à l’habitude.
Il faut dire ici que non seulement les chevreuils sont en plus grand nombre cette saison, mais ils sont aussi nettement plus gros pour la même période, comparativement aux années antérieures. Le poids des spécimens récoltés dépassait de dix livres au moins le poids habituel des bêtes prélevées en septembre les automnes précédents.
« Cela s’explique par l’abondance de nourriture que les chevreuils ont pu consommer durant l’été et encore présentement, explique Gilles Dumaresq, guide à Sépaq-Anticosti. Le temps que nous avons connu cet été a fait en sorte que la végétation est plus dense, en plus grande quantité dans des endroits où le chevreuil a facilement accès au territoire. Disons que les astres étaient bien alignés dans la vie des chevreuils. »
Effectivement, dans l’ensemble du territoire de chasse, les chevreuils étaient constamment en activité pour se nourrir. Les jeunes faons montrent des signes de bonne santé assez impressionnants. Ils sont gros pour septembre. Ils deviendront sûrement des individus solides pour affronter l’hiver. À Anticosti, l’hiver peut parfois être très rude. Ce dernier a causé beaucoup de dégâts dans la population au cours de la dernière décennie. Maintenant, les choses sont rentrées dans l’ordre.
Beaucoup de mâles adultes
Durant l’excursion, il a été possible de voir plus de mâles adultes de six et huit pointes qu’à l’habitude. Tous les chasseurs du groupe en ont aperçu chaque jour. À un certain moment, il y en avait jusqu’à cinq ensemble en train de brouter dans un champ, situation plutôt inusitée. Normalement, les mâles de cette taille sont plutôt solitaires. Il est rare de les voir en troupeau ou presque.
« Nous nous attendions à une telle situation, parce qu’au cours des dernières saisons, les chasseurs voyaient beaucoup de jeunes mâles ou des petits avec des panaches de quatre pointes. Ces chevreuils sont devenus adultes en bonne partie, ce qui augmente le nombre de gros mâles, poursuit M. Dumaresq. Lorsque la nature nous aide en fournissant de l’excellente nourriture aux chevreuils et des hivers cléments, cette combinaison donne les résultats que nous vivons cette semaine (la semaine dernière]. Ce sont les chasseurs qui sont gâtés. »
Il faut dire aussi que la semaine dernière, les conditions de chasse étaient différentes en raison des pluies abondantes que l’île a connues quelques jours plus tôt. Les grandes fondrières à filament (swamps) étaient inondées dans la majorité des cas, ce qui forçait le chevreuil à se nourrir dans des endroits plus secs, comme les brûlés et les grands bûchés. Cela nous permettait de mieux les observer et de tenter notre chance pour récolter un gros mâle.
Chose certaine, si vous avez prévu une excursion de chasse cette saison à Anticosti, vous ne serez pas déçu. Il est certain que parfois, la météo peut faire des siennes et diminuer le nombre de chevreuils que vous verrez en une journée. Toutefois, comme la population est importante, vos chances de voir des bêtes sont nettement supérieures que n’importe où ailleurs. Il reste encore des places dans toute la gamme des forfaits de Sépaq-Anticosti. Vous pouvez joindre les responsables, au 418 535-0231 ou au 1 800 463-0863.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Photo Julien CabanaAndré Lussier, de Beauport, faisait partie du groupe de chasseurs qui ont connu passablement de succès, la semaine dernière, chassant notamment avec le guide Gilles Dumaresq, qui compte plus de 25 ans d’expérience sur le territoire d’Anticosti.Le broyeur en fonction
PORT-MENIER | Depuis plusieurs années, les responsables de la Sépaq Anticosti cherchaient un moyen d’améliorer les conditions de chasse et de l’habitat pour le chevreuil tout près des routes. Leur choix s’est arrêté sur le broyeur forestier.
« Depuis sept ans, nous nous posions des questions sur les moyens à prendre pour améliorer l’expérience de chasse pour les amateurs qui nous visitent annuellement. Un des problèmes majeurs, le long des routes, était le manque de visibilité, explique Dave Boulet, directeur des opérations secteur faunique de la Sépaq.
Visibilité accrue
«Nous avons choisi d’acheter un broyeur forestier qui permet de créer cette visibilité dont les chasseurs ont besoin mais aussi d’améliorer les conditions d’habitat du chevreuil. Cette machine unique permet de broyer des arbres ayant jusqu’à dix pouces de diamètre. Les copeaux de bois laissés le long de la route deviennent automatiquement une source de nourriture pour le chevreuil tout en permettant la pousse naturelle de différentes espèces de plantes dont se nourrit le chevreuil. Aussi, il ne faut pas oublier l’aspect sécurité puisque, dans certains cas, notamment dans les courbes, la repousse d’arbres matures faisait en sorte que la visibilité réduite pouvait rendre la circulation dangereuse. »
Au total, pour mettre en marche le projet, principalement en raison de l’achat de l’appareil, Sépaq Anticosti aura investi plus d’un quart de million de dollars.
Les effets de l’utilisation de cet appareil unique se feront sûrement sentir au cours des prochaines années. Il est en fonction depuis quelques semaines dans certains secteurs du territoire.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Photo Julien CabanaCet appareil nouveau genre peut dégager en quelques heures des kilomètres de bordure de route forestière.